Library / Literary Works

    Marc-Antoine Girard de Saint-Amant

    Le Printemps des environs de Paris

    Zephire a bien raison d’estre amoureux de Flore ;
    C’est le plus bel objet dont il puisse jouyr ;
    On voit à son eclat les soins s’esvanouyr,
    Comme les libertez devant l’œil que j’adore.

    Qui ne seroit ravy d’entendre sous l’aurore
    Les miracles volans qu’au bois je viens d’ouyr !
    J’en sens avec les fleurs mon cœur s’espanouyr,
    Et mon luth negligé leur veut respondre encore.

    L’herbe sousrit à l’air d’un air voluptueux ;
    J’apperçoy de ce bord fertile et tortueux
    Le doux feu du soleil flatter le sein de l’onde.

    Le soir et le matin la Nuict baise le Jour ;
    Tout ayme, tout s’embraze, et je croy que le monde
    Ne renaist au printemps que pour mourir d’amour.




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