Library / Literary Works

    Auguste Barbier

    Cimarosa

    Chantre mélodieux né sous le plus beau ciel,
    Au nom doux et fleuri comme une lyre antique,
    Léger napolitain, dont la folle musique
    A frotté, tout enfant, les deux lèvres de miel,

    Ô bon Cimarosa ! Nul poëte immortel,
    Nul peintre, comme toi, dans sa verve comique,
    N’égaya des humains la face léthargique
    D’un rayon de gaîté plus franc et naturel.

    Et pourtant tu gardas à travers ton délire,
    Sous les grelots du fou, sous le masque du rire,
    Un cœur toujours sensible et plein de dignité ;

    Oui, ton âme fut belle, ainsi que ton génie ;
    Elle ne faillit point devant la tyrannie,
    Et chanta dans les fers l’hymne de liberté.




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